L'Ordre des Flammes
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L'Arrivée : Partie 1

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Message par Etherna Thus-tal-Al'Shar Dim 19 Juil - 23:51






" Des terres désolées et délaissées. Des pans entiers, rongés de noirceur et de corruption. Cela faisait des années voire quelques siècles que la Terra avait pris cette tournure nouvelle. Si elle avait été accablée de la présence des démons en un temps ancien, désormais délestée de cela, d’autres créatures tout aussi viles et dangereuses commençaient à appliquer une loi d’éradication pour quiconque était doté de la vie. La famine, l’insécurité, la perversion et les maladies régissaient petit à petit cette renaissance morbide.

Les bourgs avaient parfois été abandonnés par la crainte des attaques. D’autres villages de fortune voyaient le jour, sous le commun accord de survivants - parfois des nomades - qui ne pouvaient plus continuer d’errer sans un toit fixe. Ceux qui n’avaient jamais combattu prirent les armes, souvent en vain. La suspicion gagna le cœur des mortels avec l’avarice. Quiconque n’était pas des aires se voyait souvent refusée l’hospitalité. Les voyageurs étaient le synonyme d’augures mauvais.

Je suis née dans ce climat. Mon seul défaut aura été d’être placée haute dans un semblant de hiérarchie. Et pour cela, j’en ai fait les frais. Au prix du sang. De la violence. De mon enfance.






Les gentils sont illusionnés d’espoirs qui n’arriveront jamais et aveugles des ténèbres qui grouillent.

Les méchants ont un jour eu le cœur pur ou ne connaissent que la cruauté.

Les bêtes ne font aucune distinction quand il s’agit de faire gagner la noirceur…
"




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"Il FAUT UN DIRIGEANT, UN VRAI. QUELQU’UN QUI SAURA VOUS MENER SANS AVOIR PEUR."





Année 34 depuis la Rébellion de FroideTour.
Localisation : FroideTour.





Les cadavres frais jonchaient le sol de la place principale qui n’était aussi que l’unique. Une cinquantaine de personnes, plus au moins et au total. Les portes des maisons avaient été enfoncées pour la plupart, soit d’un pied puissant à faire éclater le bois pourri, soit des clenches forcées et déboîtées.

Parfois l’un des démunis avait été transpercé lors d’une fuite, de carreaux dans le dos. Bien souvent des coupes nettes de lames les avaient fait se vider de leur sang, à même de venir les chercher, chez eux, aux prémices d’un repas.

L’endroit n’avait pas changé. Une sorte de hameau fortifié à l’image d’une enceinte de château, vestige d’un temps nettement révolu. La grande tour, à partir en lambeaux en son milieu. Le bâtiment principal, qui pouvait être assimilé au donjon dans ce genre d’enceinte  - a défaut d’être davantage carrée - , avait encore quelques teintes royales malgré la mousse qui commençait de ronger les façades. Et même les quelques bougres armés ou faisant office d’autorité sur les gens qui vivaient ici n’avaient réussi à échapper à cette sombre inquisition.

L’échafaud n’avait en rien été démonté, toujours aussi robuste quant à lui, aux devants de l’entrée.

Un homme encapuchonné d’une quarantaine d’années, la barbe fournie à dépasser de l’appendice de tissu. Il parlait avec deux autres, affublés de frusques sales, trouées et puantes. Édentés ici ou là, des balafres sur le visage dont un à l’œil laiteux. Ils étaient la parfaite désignation du bandit et l’idée qu’on se faisait d’un coupe-gorge. Clarenbald, puisque c’était sa désignation, était assis sur un rondin de bois, les épaules basses, autour du feu.

- Vous êtes certain que c’est celle que l’on nomme la Chienne de FroideTour ? questionna-t-il d’abord. Il semblait qu’on parlait d’un monstre à son évocation.

Sam acquiesça au magicien, sans en douter, tandis que Finley porta son unique œil sur le bâtiment principal, aux fenêtres d’un troisième étage, comme pour s’assurer avec prudence que personne là-haut n’écoutait les mots.

Un rire au souffle court, presque désabusé :

- Et cela fait combien de temps que vous êtes avec elle ?

- Trois mois, en une réponse concise de celui qui avait intact ses mirettes.

- On dirait plutôt une gamine qui se fait servir par son valet qu’autre chose. D’ailleurs… s’interrogea-t-il , Pourquoi il ne dirige pas ? De sa force, il pourrait s’imposer.

- 'Y peut pas. Renifla le guetteur.

Le nouveau venu avança davantage de son rire en observant à la lisière de son vêtement le duo.

- Quelqu’un comme lui aurait peur ?

- ‘L’est loyal. Repris le borgne en fixant finalement son interlocuteur.

La vingtaine de ce groupuscule était disséminée ou à flâner en l’attente des prochaines directives. C’est sur une des membres, à se repaître des tripes d’un mort, que le sorcier tiqua un instant. Son sourire se perdît pour un brin de mine dégoûtée, un sourcil à s’arquer comme pour questionner de cet étrange comportement. Non loin de la cannibale, une vieille femme à croiser les bras, son regard porté en instantané sur ce dernier, de façon inquisitrice. La tête relevée pour le toiser un instant, dans un faciès totalement apathique. Le dégoût lui était renvoyé mais pas de celui qui ferait vomir, bien plus de se rendre compte d’une quelconque médiocrité : Elle l'avait déjà jugé.

Puis à en revenir à son proche duo en désignant ce qu’il se passe d’un lent index, sans un mot, pour interroger.

- Normal. Lui répondit Sam en reniflant pour finalement se curer les dessous des ongles avec son couteau.

Clarenbald fit retomber son doigt en secouant brièvement la tête.

- Enfin… Je crois que votre bande d’individus… à chercher, « hors du commun »… court à sa perte en la suivant. Un peu de temps à s’écouler, Elle vous dirige sans se risquer et vous n’obtenez aucune reconnaissance. Sa quête désormais terminée, qui sait si elle ne vous lâchera pas pour continuer son chemin … Laissa-t-il en suspend.

Le duo qui faisait face se regarda un instant dans le blanc des yeux pour secouer la tête de manière négative.

Le sorcier laissa transparaître une assurance insolente et débordante dans un éphémère rictus. Pour cause de cela, toute la puissance et la dangerosité dont il savait faire preuve sous simple fait qu’il était un magicien. De ceux qui empruntaient encore le chemin maudit de la connaissance, du pouvoir et d’une fin de vie certaine. De ceux qui, finalement, n’étaient peut-être qu’une résultante chaotique. De ceux qui s'étaient condamnés.

- Il faut un dirigeant, un vrai. Quelqu’un qui saura vous mener sans avoir peur. Quelqu’un qui saura vous reconnaître et vous estimer. Dès que les choses tournent en sa défaveur, votre « chef » crie son chevalier pour qu’il la sauve. D’ailleurs… pernicieux, L’avez-vous déjà vu se battre ?

La question prit toute son ampleur cette fois-ci. Elle était importante, et finalement, personne ne l’avait jamais posé. Finley consulta le sol, dans une large tourmente, comme à se rendre compte de quelque chose. Sam entrouvrît la bouche pour un début de réponse qui ne parvint pas.

L’un des deux :

- Heu bah… Nan…

Avec beaucoup d’incertitude à consulter son voisin, qui lui-même secoua la tête de nouveau.

- Vos attitudes sont criardes de vérités messieurs.  Il les désigna de ses mains, comme s’il fallait se résigner à une quelconque idée non-émise mais qui allait, sous peu, l’être. Voyez plutôt…

A se lever lentement, le magicien fît quelques pas pour se trouver vers le plein milieu de la place. A faire face au donjon, il remonta méticuleusement une de ses manches, pour dévoiler sa main droite finement gantée dans un cuir pourtant tenace. Ses doigts se décontractèrent au fil de ses gestes, comme en préparation.

- Je ferais pas ça si j’étais toi.

Les yeux du quarantenaire se détournèrent pour scruter l’individu qui n’était autre qu’un ébouriffé à lunettes, en train de consulter un jeu de 52 cartes, la mine neutre.

Le rire d’un second, adossé et les bras croisés contre un mur, son chapeau de cuir à cacher son visage, amusé de la remarque.

Le sorcier pris connaissance de la position du deuxième.

- Et pourquoi cela ? Êtes-vous donc tous épris de votre belle pour ne pas vous rebeller ?

Le joueur de cartes souffla comme si la vérité était loin de là, désabusé, sans laisser un œil sur ce dernier.

Engoncée une multitude de linges et soieries noirs, surdrapée d’une cape bleue et la tête d’une longue lame à dépasser dans le dos, une énième combattante, perchée au sommet des remparts du donjon, avisait en contrebas de la future cause d’une agitation certaine.

Le Sorcier mastiqua dans le vide de façon méticuleuse, d’une attitude supérieure et assurée. Sa voix se fit plus pesante dans l’atmosphère quand il riva son regard sur le troisième étage de la bâtisse.

- Œil-de-Sang ! Puis du temps. Il semblerait que tes troupes ne savent même pas pourquoi ou pour qui elles combattent. Je sens la lassitude peser dans tes rangs… préventif comme s’il était navré, Personne ici ne semble capable de te dire ces mots, je m’en permets. Bon prince, Aussi vais-je te convier ici même à une joute. Je te fais promesse de ne pas user de toutes les capacités qu’il m’est possible, pour équilibrer la chose. Nous verrons si tes surnoms sont véritables. La place de dirigeant sera mise en jeu. Alors, à accorder la grâce, Tu peux aussi d’ores et déjà te rendre. Je gage que nous saurons tous faire l’impasse sur ton insuffisance et ta couardise au conflit. Je t’accorderai de partir sans te tuer… Si j’y parviens…

Une bretteuse d’une vingtaine d’année se retourna, interpellée dans sa conversation personnelle avec d’autres. Elle fronça les sourcils et s’énerva aussitôt :

- A qui tu causes toi ? J’vais t’étriper !

La jeune femme retira l’attache de sa fibule pour laisser tomber sa cape au sol, déjà les mains sur le pommeau de ses rapières à chacun de ses flancs, le pas à se diriger vers son aîné.

Quelques approbations timides vinrent d’ici ou là, en soutien au prétendant.

Une ecclésiastique avisa le duo en relevant une de ses manches, de la fumée à s’extirper de la bouche cause d’une cigarette allumée, pour dévoiler un bras costaud et poilu. Sa dextre à se saisir de la lourde masse entachée de sang qui gisait à ses pieds.

- L’idiot. Souffla le nonchalant pour lui-même, avec ses cartes.

- Il va pas être déçu. Balançant son voisin au chapeau de cuir, amusé, avant d’avoir son « hm »

Des drapés noirs filèrent à vivent allure, dans l’ombre d’écuries ouvertes et vides, pour passer derrière des caisses, plus loin.

Un plus petit, frêle et chauve - en laissait deviner son crâne luisant malgré la capuche à demi sur sa tête - se tassa derrière le portique d’une maison tout en scrutant le lourd chevalier qui venait de sortir du donjon, sur le perron.

L’imposant homme – à supposer - serra sa main droite en un poing pour l’abattre contre le mur de la façade. De la poussière tomba ici et là accompagnée de quelques gravas. Des bouts de pierres dégringolèrent sous la puissance du coup qui intimait le calme.

Tous s’arrêtèrent alors pour se focaliser sur lui. Un casque intégral le couvrait et le sang séché maculait son armure.

La jeune bretteuse hésita d’un pas en avant, les lames à moitié sorties des baudriers, l’avancée suspendue. Une crainte naissante dans son regard.

La cultiste laissa tomber sa masse au sol dans un «  Bordel à cul. Fais chier. » tamisé entre ses dents.

Clarenbald n’avait en rien à ressentir la peur. Pas même devant le colosse qui s’affichait un peu plus haut. Des vapeurs s’échappèrent de plus en mieux de sa dextre, comme si elle venait de chauffer.

- Brave servant, ça n’est pas à toi que ce duel est destiné. Puis en déportant sa tête à droite, comme pour voir derrière le chevalier, à voix plus haute. Allez Œil-de-Sang, il est temps d’affronter ton destin.





Le calme plat s’installa pour de bon, juste le vent à siffler ici ou là dans les embranchements, les maisons et les façades.

Puis du fond de cette entrée tamisée dans l’obscurité ... Une arrivée...

La bretteuse fronça le nez en rangeant ses lames. Tout bas.

- Sale con.

Clarenbald détourna courtement la tête vers celle-ci pour lui adresser un fin sourire pernicieux tandis que sa main commençait de brûler entièrement et calmement.

La jeune fille le fusilla du regard en montrant les dents, parée déjà à faire chemin inverse quant à retrouver son calme.

Des irridescences d’abord. Puis à flamber, dans le noir. Un rouge volatile et délétère.

Son approche…

Le bruit de ses pas. Des talons. A retentir au fil de son avancée.

Plus sa venue était imminente et plus ses yeux se taisaient en cette intensité écarlate , comme absorbés par la luminosité extérieure.

Sa voix féminine, étrangement et trop calme. Le timbre à accorder une faveur comme si elle était toute naturelle.


- Accepté.






Pour une fois, les yeux de la plupart dans cette foule s'écarquillèrent...
Etherna Thus-tal-Al'Shar
Etherna Thus-tal-Al'Shar

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Date d'inscription : 04/04/2017

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